Monday, October 23, 2006

Le e-commerce français se porte à merveille !

Selon les chiffres de la Fevad, disponibles sur leur site Web (qui est par ailleurs une mine d’information) et selon l’excellent supplément des Echos daté du 17 octobre dédié à la Vente à Distance, le e-commerce français est en pleine forme.
Ainsi, au premier semestre 2006 les ventes en ligne ont atteint 5.5 Mds €, en hausse de 43% par rapport à S1 2005 ! Claire Gatinois rappelle judicieusement, dans Les Echos, que ce montant est équivalent à dépenses réalisées sur Internet sur toute l’année 2004. Les acteurs du e-commerce expliquent cette explosion par la généralisation du haut-débit. Il est vrai que les pages de sites de e-commerce sont lourdes et qu’il faut en voir un certain nombre avant de finaliser son achat.
Cette belle progression devrait donc se maintenir au deuxième semestre puisque la Fevad prévoit que pour toute l’année 2006, se seront 12.5 Mds€ qui seront dépensés en ligne.


Autre information importante, la dépense moyenne en ligne, pour un cybermarché, est de 170€, alors qu’elle « plafonne entre 50 et 70€ dans un hypermarché ». Ceci confirme les chiffres que j’ai donnés sur le site Web du vendeur de chaussures Desmazieres. Alors que dans ses magasins, le panier moyen est de 25€, il est de 50€ sur leur site Web. La Fevad confirme cette tendance puisque selon ses enquêtes, 64% des cyberacheteurs dépensent plus sur Internet qu’en magasin.

Les sites de e-commerce, ainsi que leurs investisseurs (et oui, il ne faut quand même pas les oublier), ont donc de beaux jours devant eux.

Thursday, October 19, 2006

Yahoo! mis à mal par les sites communautaires

Comme je le soulignais dans mon commentaire du post de Michel de Guilhermier intitulé Number Crunching Season !, les résultats trimestriels de Yahoo!, annoncés le mercredi 18 octobre ont été décevants. Le titre qui a baissé de 39% depuis le 1er janvier 2006 a donc continué sa chute.
Ce qui est marquant dans cette annonce, ce ne sont pas tant les mauvais résultats, qui étaient largement anticipés par les analystes et donc déjà inclus dans le cours de l'action, que les raisons évoquées par le management. Ainsi, si les recettes ont été stables entre Q2 et Q3, c'est en grande partie en raison de plusieurs annulations de campagnes publicitaires au profit
  1. des bannières dans les boîtes mails, plus économiques, et
  2. des sites communautaires! Les annonceurs prennent donc conscience de l'importance de ces sites et notamment de la forte qualification de leurs audiences. C'est comme si cette explication du management de Yahoo! légitimait le rachat de YouTube par Google (Cf. mes posts précédents).
Pour ce qui concerne les recettes liées à la recherche sur Internet, Yahoo! mise beaucoup sur son fameux projet "Panama", outil d'optimisation des emplacements des publicités sur les pages de recherche. Espérons qu'ils y arrivent car Yahoo! est une société que j'affectionne particulièrement et la voir ainsi en difficulté ne me réjouit guère.

Thursday, October 12, 2006

Acquisition de YouTube par Google (encore!)

Après avoir essayé de concurrencer YouTube, Google a finalement décidé de l’acquérir. Cette acquisition résout deux problèmes pour Google :
Elle lui permet de combler son manque de présence dans la vidéo (et le multimédia) qui est aujourd’hui le segment le plus dynamique sur Internet. Depuis son lancement, en décembre 2005, YouTube a largement dépassé Yahoo !, MSN et même Google en terme de visiteurs. Il est d’ailleurs sur le point de rattraper MySpace en terme de visiteurs uniques : 72 M en août 2006 contre 80 M pour MySpace (et seulement 22 M pour MySpace Video).
Afin de bien apprécier ces chiffres, je rappelle qu’en janvier 2006, YouTube avait 10 M de visiteurs uniques tandis que MySpace en avait 4x plus, soit 40 M.

Elle lui permet également de combler sa faible présence dans les réseaux sociaux.
La force de YouTube réside dans son catalogue de vidéos, mais aussi dans son fort côté communautaire. Ce point permet d’avoir une audience qualifiée, ce qui intéresse fortement les annonceurs. D’autant plus que les visiteurs de YouTube restent en moyenne 22 minutes par jour sur le site, soit 3x plus que sur Yahoo ! Music.

Voilà d’autres éléments que je souhaitais partager avec vous. Je pense que j’ai pas mal parlé de cette acquisition sur ce blog, mais peut-être aurons-nous des raisons d’y revenir dans les prochains jours.

Wednesday, October 11, 2006

Retour sur le rachat de YouTube par Google

A la base de beaucoup de bonnes idées, il y a un problème que les entrepreneurs ont rencontré un jour et alors que la plupart d’entre nous disent « il faudrait faire ceci ou cela », mais sans jamais passer à l’acte, les entrepreneurs, eux, le font !
Ainsi, les deux fondateurs de YouTube confrontés à l’impossibilité d’envoyer une vidéo par mail ont décidé de créer leur site afin de pouvoir s’échanger les vidéos de leurs soirées.
Et voilà comment un simple inconvénient peut déboucher sur la success story la plus incroyable.

Pour revenir sur une problématique souvent évoquée dans les blogs, à savoir les possibles attaques des Majors, il est intéressant de noter que ces dernières ainsi que les chaînes de télévisions ont d’abord voulu interdire la diffusion de leur programme sur YouTube.
Elles ont vite changé d’avis lorsqu’elles ont constaté que certaines de leurs émissions faisaient plus d’audience sur YouTube que lors de leur diffusion sur les chaînes traditinnelles. Elles ont alors vu YouTube comme un nouveau canal de distribution et certaines, comme SONY ou WARNER, ont autorisé YouTube à diffuser leurs contenus en échange d’un partage des revenus publicitaires.
D’ailleurs, les chaînes de télévision ont commencé à lancer leurs propres YouTube, comme TF1 avec WAT.TV.
Enfin, comme le souligne Jean-Louis Missika, consultant sur les médias, dans une interview à Libération, daté du 11 octobre, cette acquisition confirme, une nouvelle fois, la place centrale des moteurs de recherche qui, face à l’explosion du contenu, notamment celui des internautes, sont les seuls à pouvoir organiser et restituer les contenus aux consommateurs.

Tuesday, October 10, 2006

Google et YouTube, quelques données chiffrées

YouTube tablait sur un chiffre d'affaires pour 2006 d'un peu moins $100 M et certains analystes pensent que ce chiffre devrait augmenter de 150% en 2007, soit environ $200 M. Toujours d'après les mêmes analystes, l'EBITDA représenterait 35% du CA soit $35 M pour 2006 et $70 M pour 2007.
Google est actuellement valorisé 20x l'EBITDA. Si on applique donc ce multiple a l'EBITDA de YouTube, la valorisation de ce dernier serait donc proche de $1.4 Mds. La rude compétition livrée par les différents acquéreurs potentiels expliquerait le "premium" de $ 200M.

Si on applique des multiples de visiteurs, YouTube a été payé $23x par visiteur unique, tandis que le multiple EV/Visiteur unique de Google est de $272x ($48x pour Yahoo!).
D'ici à dire que YouTube a été sous-valorisé, il n' y a qu'un pas. ;-)

YouTube, Google et Sequoia

Google vient donc d'annoncer le rachat de YouTube pour $1.65 Mds en actions. Le titre a un peu chuté aujourd'hui (- 0,55%), mais rien de dramatique.
Le montant a frappé les esprits, mais peu d'information a été communiqué par Google ou YouTube concernant les détails de l'acquisition.
Ce que l'on sait déjà, c'est que le fonds de capital-risque américain Sequoia, qui avait déjà financé Google à ses débuts, était une fois de plus investisseur de cette nouvelle success story qu'est devenu YouTube. Pour information, Sequioa a investi $11 M il y a un an et il devrait recevoir en échange de leurs actions YouTube des actions Google pour un montant de $480 M! Bravo.

Ouvrir un nouveau canal de distribution grâce à Internet

Le plus difficile pour les acteurs du commerce traditionnel est tout d'abord de voir émerger des concurrents "pure players", c'est-à-dire des sites de e-commerce sans réseau de distribution physique, et ensuite de réussir à vendre sur Internet de manière efficace et sans pour autant canibaliser leurs réseaux de distribution existants.
J'ai déjà parlé à deux reprises de la vente de chaussures à distance avec Sarenza, pure player Internet.Celui-ci doit faire face à une concurrence qui provient désormais d'autres acteurs traditionnels tels que Bata (http://www.bata.fr) ou encore Desmazieres (http://www.chaussures-desmazieres.fr).
Il est encore tôt pour savoir si le site Bata est un succès, en revanche, Desmazieres semble avoir assez bien réussi sa diversification.
Pour preuve, voici quelques informations concernant leur site site (informations recueillies dans quelques articles et analyses).

Pour info, le Groupe Desmazieres est le 3e distributeur et le premier VADiste français exclusivement dédié à la chaussure. Il vend près de 8 millions de paires chaque année en France.

Ouverture du site début 2005.
Clients ciblés : clients de la VAD et femmes de moins de 40 ans avec enfants.

La stratégie marketing est axée sur le taux de transformation, notamment via 1. l’animation commerciale et le ciblage des offres, 2. de nombreuses offres commerciales permanentes et renouvelées (utilisation répétée d système code avantage qui ouvre droit à une réduction immédiate), et 3. des offres transversales et des thématiques adaptées aux goûts de l’acheteur.

Quelques chiffres :
1 200 références proposées sur le site
CA 2005 : environ 2,5 M€, soit l’équivalent de 4 magasins ! Prévisions CA 2006 : +50%
Panier moyen de 50 € (contre 26 dans les magasins Chauss’Expo)
Depuis février 2006, commandes possibles à partir du Luxembourg et de la Belgique. Ouverture du UK d’ici la fin de l’année. Un développement européen plus large est prévu.
200 000 visiteurs en moyenne par mois
Taux de transformation : 3%